Coproduction sur la Santé Grand Est

Tom CARDOSO, le Directeur Général du centre de réadaptation de Mulhouse

Dans le Sud de l’Alsace, une nouvelle association vient de se créer ! C’est le Centre de réadaptation de Mulhouse, qui est à l’initiative de ce projet. La maison du Mieux-être, c’est son nom, a vocation à accueillir des personnes en situation d’épuisement professionnel. On en parle avec Tom CARDOSO, le Directeur Général du centre de réadaptation de Mulhouse. Il revient sur l’origine du projet.

C’est parti du constat par notre comité de direction stratégique, qu’il y avait de plus en plus de burn-out sur le territoire et des gens qui se retrouvaient sans prise en charge, en errance, sans être accompagnés, à part par un psychiatre ou un médecin du travail. On s’est dit que ces personnes-là, il fallait qu’on les accompagne avec une batterie de professionnels sur différents champs.

On en est au tout début de l’aventure. Un projet innovant et unique en France.

Quand on a eu l’idée de ce projet, on est d’abord allé voir ce qui se fait déjà, et on n’a pas trouvé d’expérience équivalente. On serait a priori les premiers à proposer cet accompagnement pluridisciplinaire, coordonné autour de la personne, d’un point de vue individuel et d’un point de vue collectif.

Burn out ou épuisement professionnel, on l’appelle comme on veut, mais concrètement, votre accompagnement, il fonctionne comment ?

Les personnes qui auront été diagnostiquées par un médecin nous seront orientées ou pourront prendre contact avec nous directement. Il y aura un suivi individuel par un psychologue clinicien qui va se coordonner avec le médecin qui a fait le diagnostic. Cet accompagnement va durer six mois, de manière assez serrée. Et à côté de ça, il y aura des ateliers collectifs puisqu’il faut qu’il y ait aussi la dynamique de groupe, où de nombreux professionnels vont intervenir pour accompagner ces personnes sur la diététique, sur de l’estime de soi, sur du conseil pour retourner au travail, sur plein de sujets comme ça. Trois étapes permettront à ces groupes de progresser entre la période où ils sont vraiment en situation dégradée et le moment où ils vont un peu relever la tête et peut-être un jour retourner à l’emploi.

C’est une démarche plutôt longue, mais de le rappeler, la personne n’est pas hospitalisée pendant cet accompagnement. Il s’agit de rendez-vous réguliers, chez le praticien, ou à l’occasion de rencontres collectives.

Absolument, ce ne sera pas du tout à l’hôpital. L’objectif, c’est que ces personnes soient accueillies dans un endroit chaleureux, cocooning. On n’est pas dans l’hospitalisation, on est dans de l’accompagnement. Ce sera une maison chaleureuse qui les accueillera et ils seront accueillis en groupe, à travers trois étapes sur le collectif. La première étape étant un moment où on va aider la personne à se déconnecter totalement de ses problèmes, qu’ils soient professionnels ou autres. La deuxième étape sera d’aider la personne à relever la tête dans ce qu’on appelle une étape de reprise, reconquête de son pouvoir d’agir. Et la troisième étape dans ce collectif, sera d’aider la personne, si elle le souhaite et si elle le peut, à retourner à l’emploi avec plein de conseils, plein de professionnels pour l’accompagner.

C’est du sur mesure. Il peut y avoir des blocages empêchant un retour au travail, mais il peut aussi y avoir des séquelles liées à cet épuisement professionnel. C’est une vingtaine de professionnels qui sont mobilisés pour aider le patient à retrouver une vie normale.

Il y a d’abord ce suivi individuel qui nous permet de faire du surmesure pour la personne et dans l’accompagnement collectif il y a effectivement tous ces professionnels. Mais tout le monde n’aura peut-être pas besoin de diététique ou de nutrition et on évaluera chacun. C’est pour ça qu’il y a aussi un travail pluridisciplinaire et des rencontres pluridisciplinaires. Chaque personne va bénéficier d’un sur-mesure et dans notre offre à tiroirs, va bénéficier des accompagnements nécessaires.

Un projet innovant, très soutenu, et notamment par la Région Grand Est.

On est soutenu par la Région Grand Est, par l’ARS, par l’Assurance Maladie, par le régime local, par AG2R. Ces financeurs nous permettent de proposer cet accompagnement de manière totalement gratuite pour les personnes qui souffrent de burn-out.

Une démarche qui a vocation à être pérennisée.

On part sur une première séquence de trois ans. L’objectif est non seulement de pérenniser cette expérience puisque le besoin existe et si on peut faire des retours de cette action innovante et la développer partout sur le territoire, c’est avec grand plaisir qu’on donnera les clés et notre cahier des charges pour que ça puisse s’ouvrir ailleurs.

C’est une coproduction réalisée par les radios associatives, avec le soutien de la Région Grand Est.